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JEAN-PAUL

maître. La récitation des leçons, au début, respira franchement l’ennui. Gaston, entre autres, débita quelques inepties sur Chateaubriand dont il confondait les œuvres avec celles de Voltaire. Le Père Lavigne fut, pour plus d’un quart d’heure, sur les dents.

On corrigea le thème et la version, et enfin on arriva au devoir français. Encore une fois, ce pauvre Gaston n’eut pas de veine. Le professeur le réprimanda vertement à propos de son travail : « Vous me faites, dit-il, la biographie de Molière… En quoi la naissance du comédien ou sa mort importent-elles dans la question ? Et puis qu’avons-nous besoin d’un résumé de la pièce ? Vous commencez à entrer dans le sujet juste à la fin de votre dissertation. Vous choisissez Philinte pour des raisons assez légères. Dans votre opinion, le profit à tirer d’un ami constitue l’essentiel. Ça ne montre pas une grande noblesse de cœur. Une chose m’étonne : au lieu de faire des progrès, vous reculez ; au mois de septembre, vous me donniez de bonnes rédactions ; mais voilà que vous me servez de véritables horreurs. Ça n’a ni queue ni tête, ni commencement, ni milieu, ni fin, ni rien. Vous me recommencerez ce devoir à la retenue. »

Le professeur se plaignit d’avoir toujours à reprendre les mêmes fautes ; il proposa, non sans ironie, de faire imprimer ses corrections et de les distribuer chaque lundi, puisqu’il avait sans cesse