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Chapitre X

IL FAUT AIMER OU HAÏR

Cette existence de collège, que les élèves qualifient de monotone, est pourtant pleine d’incidents variés. Dans ce monde en miniature, s’agitent quantité d’intérêts, de passions et de menues intrigues. Quel noviciat de la vie ! Le règlement unique pour tous plane au-dessus des têtes, mais les cerveaux ont chacun leur originalité et leurs idées propres.

Dans ce milieu, Jean-Paul hésitait sur la ligne de conduite à tenir. Il sentait une nécessité nouvelle de s’adapter. Ayant vécu trop longtemps à part, avec son ami Gaston, il se trouvait maintenant un peu isolé, même au sein de la foule. D’ailleurs, cette année-là, la Rhétorique était une classe plutôt médiocre ; seul Jean-Paul présentait une personnalité dépassant la moyenne.

Profondément confus d’avoir été le jouet ou la risée de ses condisciples, il ne pouvait supporter l’atmosphère de ridicule dont il se supposait entouré. Nerveux et susceptible, à tout instant il se mettait en garde contre une allusion possible, et se défendait quand on ne l’attaquait pas.