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ne s’est trompé un seul instant sur votre personnalité. Mais tout ce que nous pouvons pour elle est de lui faire donner des adresses, que nous ne saurions, d’ailleurs, garantir…

Cette histoire donne beaucoup de prix à ces conseils que donnait un jour un chef de réception à une vieille dame affectée d’un ravissant « gigolo », et qui désirait connaître les « limites » de sa liberté :

— Avant de faire quoi que ce soit, Madame, pensez à vos voisins, aux autres personnes qui vivent dans cet hôtel. Ne vous occupez pas de nous, directeurs, employés, etc., etc. Ni de vou-smême. Pensez aux autres…

À côté des impertinents, des égoïstes ou des tyrans, il y a les gourdes, qui ne savent pas se servir des robinets, qui n’osent ni redemander un peu de poulet, ni écrire sur le papier à lettres de la maison, ni se lever plus tard que midi de peur de déplaire à la femme de chambre. Clientèle généralement aimée du personnel, à tout le moins préférée à l’autre, celle des filous, qui ne pensent qu’à emporter des verres à dents et à quitter l’hôtel sans donner de pourboires…