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Major anglais, puis de Quartier Général des officiers généraux du corps expéditionnaire américain au moment de l’entrée en campagne des États-Unis. Le président Wilson y habita tout le temps que durèrent les séances mémorables qui aboutirent au Traité de Versailles et à la Société des Nations. Tels sont les états de service d’une maison qui, grâce au voisinage de l’Ambassade des États-Unis, n’a jamais cessé d’être le quartier général des diplomates du Nouveau Monde.

J’ai eu affaire un jour, dans un bar de la rue Boissy-d’Anglas, à un journaliste allemand qui, je crois, rêvait de se livrer à l’espionnage pour satisfaire à ses goûts d’aventure. Sans rien avouer de précis, il ne cachait pas qu’il cherchait à entrer dans le secret des choses parisiennes, et avait un mot à lui pour exprimer son désir. « Vivre les événements qui ne sont pas relatés dans les journaux. » Chaque soir, il faisait longuement à pied le tour de cet énorme pâté de maisons que bordent la place de la Concorde, la rue Royale, la rue du Faubourg Saint-Honoré et la rue Boissy-d’Anglas. Ayant émis, pour ma part, quelques doutes sur l’efficacité de ce sport, il me répondit que c’était à son avis dans ce quartier de Paris que gisaient les plus belles énigmes…

Et, pour appuyer ce point de vue, il déclarait que la présence, en un même point d’une capitale, de l’Automobile-Club, de l’Ambassade des États-Unis, de la Chambre des Députés, de bars célèbres, de la National Surety Corporation, des