Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

risiens une réalisation exceptionnellement brillante et qui méritait un coup de chapeau. Aussitôt, la critique officielle fut d’accord avec le monde pour apprécier les perfectionnements qui étaient apportés à l’ancienne demeure et la magnificence des salons créés sous Louis XV et conservés intacts. C’est sur ce plan que le Crillon peut être confondu avec un musée. Comment ne pas envier toutes ces cheminées de style, et ces admirables vestiges de l’époque que sont les plafonds sculptés des trois grands salons du premier étage : Salon des Aigles, salon des Batailles, salon Louis XIV ?

Solidement lié à l’Histoire par toutes ses pierres et par tous ses parquets, le Crillon avait toutes les chances, sinon le devoir, d’accompagner la marche des événements historiques. Un heureux mélange de moderne et d’ancien allait en faire, dès son ouverture, la demeure d’élection des Cours Royales de l’Europe, qui ont droit aux hôtels comme le commun des Hommes, de la Diplomatie et de l’Aristocratie. On y rencontrait S. M.  le Sultan du Maroc, S. A. R.  la Princesse de Bade, le prince A. d’Oldenburg, la Princesse de Battenberg, S. M.  George V et S. A. R.  le Prince de Galles, qui occupèrent à tour de rôle les appartements du premier étage.

De brillants états de service

Pendant la guerre, le Crillon porta successivement le nom de Grand Quartier Général de l’État-