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l’amour muet.

mière place, l’occupèrent pendant son sommeil, qui se seroit prolongé jusqu’à midi, si la voix sonore du chevalier et le cliquetis de ses éperons ne l’en eussent tiré.

François fut obligé de faire un grand effort sur lui-même pour sortir de ce lit où il se trouvoit si bien et où il étoit en sûreté ; il se tourna de côté et d’autre ; la voix terrible du chevalier lui serroit le cœur. Enfin, il prit son parti. Plusieurs domestiques lui aidèrent à s’habiller. Le chevalier l’attendoit auprès d’une petite table bien servie. Mais François, qui voyoit approcher le moment de l’épreuve, n’avoit pas grande envie de manger. Le châtelain l’encourageoit à prendre un morceau, lui disant que cela étoit bon contre les brouillards du matin. « Seigneur, lui répondit

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