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L’AMOUR MUET.

L’Amour ne laissa cependant pas son ouvrage imparfait ; il avoit fait naître dans l’esprit de François le désir d’employer ses facultés et son activité pour se tirer du néant où il étoit plongé : il lui inspira la force de donner l’essor à cette bonne volonté. Parmi différens projets qu’il avoit formés, le plus raisonnable étoit celui de compulser les livres de son père, de prendre note des créances exigibles portées en compte de profits et perte, et d’en recueillir tout ce qu’il pourroit en tirer. Le produit de cette opération devoit lui servir à entreprendre un petit commerce, dont son imagination étendoit les ramifications jusqu’aux extrémités de la terre. Il se mit en devoir d’exécuter son projet, vendit ce qui lui restoit des effets de son père, et acheta un cheval pour commencer ses courses.