Un tableau mouvant, de ce genre, venoit de disparoître et fournissoit matière à la conversation, lorsqu’un équipage bizarre, qui arrivoit d’un autre côté, attira l’attention du colonel et sa famille. Un long chariot, chargé de malles et de toutes sortes d’effets, et attelé de deux chevaux, dont la taille et la couleur offroient le contraste le plus grotesque, mais qui se ressembloient par leur épouvantable maigreur, étoit suivi d’un second chariot démesurément long et large, que l’on avoit, probablement, aux dépens de la forêt voisine, changé en un bosquet ambulant. Les quatre coursiers qui le traînoient ne cédoient en rien aux deux autres. Mais le colonel et sa famille furent encore plus frappés des individus qui remplissoient cette seconde voiture ; c’étoit un mélange singulier d’enfans et d’hommes faits, de