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les portraits de famille.

étoit consacrée au Seigneur : cette vision ne put la détourner d’épouser Adalbert. La nuit de son mariage, le fantôme se présenta de nouveau devant son lit, et lui adressa ces paroles : « Puisque tu as enfreint le vœu que j’avois fait, mon esprit ne pourra jouir du repos jusqu’à ce qu’une de tes descendantes reçoive de moi la mort. » Ce discours m’engagea à faire venir le vénérable Tutilon, moine de Saint-Gall, qui jouit d’une grande célébrité, pour qu’il fit le portrait de Berthe, comme elle l’avoit peint elle-même dans le monastère, durant sa folie, et je le donnai à sa fille. Tutilon cacha derrière ce portrait un écrit sur du parchemin, dont voici le contenu : « Je suis Berthe ; je regarde mes filles, pour voir si l’une d’elles trouvera la mort par moi en expiation de mes fautes, et me recon-