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LES PORTRAITS DE FAMILLE.

portrait. Il a, comme mademoiselle l’a observé avec raison, un je ne sais quel air de bonté qui pénètre tellement, que je n’en ai pu long-temps supporter la vue, et dependant son regard, plein d’une douce mélancolie, dont vous avez aussi parlé, a un attrait infini ; il semble que ses yeux ont la vie et le mouvement. »

« En général, » reprit la maîtresse de la maison, en éprouvant un certain frémissement, « je n’aime pas les portraits ; aussi je n’en voudrois pas avoir dans l’appartement que j’habite. On dit qu’ils pâlissent quand l’original expire. Plus ils sont ressemblans, plus ils me rappellent ces figures de cire, que je ne puis voir sans aversion. »

« Voilà pourquoi, » repartit la jeune per-