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exister, à titre de symptôme, dans un grand nombre de maladies connues.

Ce travail se divisera donc naturellement en deux parties :

Dans la première, je m’efforcerai de démontrer que la folie paralytique est une forme spéciale de maladie mentale, caractérisée non seulement par ses lésions anatomiques et par les phénomènes spéciaux de la paralysie, mais par ses symptômes psychiques et par sa marche ; seulement les deux premiers points ayant été élucidés par les auteurs, je n’insisterai que sur les deux derniers, en faisant de chacun d’eux l’objet d’un chapitre particulier.

Dans la seconde partie, je passerai rapidement en revue les diverses maladies susceptibles d’être confondues avec la folie paralytique, afin de les distinguer, autant que possible, de cette affection.

Ces deux parties, quoique distinctes, concourront donc, en définitive, au même but et se viendront réciproquement en aide : la démonstration de la forme spéciale, établie dans la première partie, deviendra l’auxiliaire le plus utile pour le diagnostic différentiel, et celui-ci, à son tour, contribuera puissamment à prouver la spécialité de la forme paralytique de la folie.

La plupart des faits cités par les auteurs me paraissent pouvoir rentrer dans le cadre de ces deux parties, c’est-à-dire dans la folie paralytique débutant avec ou sans délire, ou dans les diverses maladies connues. Indépendamment de ces deux catégories de faits, en existe-t-il une troisième, ou, en d’autres termes, existe-t-il une maladie nouvelle qui mériterait le nom de paralysie progressive, et qui ne pourrait être assimilée ni à la folie paralytique ni aux diverses maladies que nous passons en revue dans la dernière partie ? Ce serait là une troisième question que nous n’aborderons pas, parce que les éléments nous manquent encore pour nous prononcer affirmativement. Nous dirons seulement que les exemples cités par les auteurs, à l’appui de cette nouvelle maladie, sont loin d’en avoir démontré scientifiquement l’existence. Cette discussion nous paraît donc prématurée, à cause du petit nombre d’observations que possède aujourd’hui la science.

Une dernière remarque est encore nécessaire relativement à la dénomination que j’ai adoptée pour désigner la paralysie des alié-