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a trouvé sept foyers apoplectiques de dates diverses, dont le dernier, siégeant dans la protubérance, avait entraîné la mort[1].

Plus on avancera dans l’étude des accidents cérébraux en rapport avec leurs expressions psychologiques, plus on assurera le progrès de la pathologie mentale. C’est la voie ouverte à l’avenir et où l’on ne saurait, ni trop tôt, ni trop résolument s’engager.


TROISIÈME PARTIE

ÉTIOLOGIE. — DIAGNOSTIC. — PRONOSTIC. — TRAITEMENT. — MÉDECINE LÉGALE

Étiologie. — La première question à aborder est celle de l’hérédité. Comme toutes les folies périodiques, la folie circulaire est essentiellement héréditaire et héréditaire sous la même forme, chez les ascendants et chez les descendants. Mon père et moi, nous avons eu l’occasion très rare de pouvoir observer, dans trois familles différentes, l’existence de cette forme de maladie mentale perpétuée pendant trois générations, chez la grand’mère, la mère et la fille, atteintes successivement de la même affection, sous la même forme, et plus on étudiera cette maladie, plus on sera convaincu qu’elle est presque toujours héréditaire.

Elle survient ordinairement après la puberté, sous l’influence de causes occasionnelles, auxquelles on a accordé une grande importance, telles qu’une chute sur la tête, une maladie aiguë, comme la fièvre typhoïde, un accouchement ou même une émotion morale violente, mais ces causes occasionnelles n’ont qu’une action très secondaire, eu égard à la cause principale qui est l’hérédité. Dans d’autres cas, la maladie ne se produit que plus tard, à un âge plus avancé, mais généralement, même dans ces circonstances, elle doit encore être attribuée à l’influence héréditaire, car elle a existé également chez les ascendants et s’est produite chez eux à la même époque de la vie.

Fréquence. — Cette maladie est beaucoup plus fréquente chez la

  1. Voyez Henry Liouville, Autopsie de L. Sandon, aliéné (Ann. d’hyg. 2e série, tome XLp. 125).