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ceux de l’intelligence, en symptômes d’affaiblissement et en symptômes d’exagération ou de perversion de l’action musculaire.

Les symptômes d’affaiblissement comprennent tous les degrés possibles de la faiblesse, depuis la plus légère débilité jusqu’à la perte complète du mouvement, soit de tout le corps, soit d’un membre en particulier. Nous n’avons qu’à mentionner ici les diverses formes de la paralysie, telles que l’hémiplégie, la paraplégie, etc., ne voulant insister que sur les symptômes plus légers et plus difficiles à saisir, qui dénotent un trouble de la motilité dès le début des affections cérébrales.

Un état de faiblesse de tout le système musculaire figure souvent pendant longtemps comme premier indice des maladies cérébrales. Les malades se plaignent d’un sentiment de fatigue générale, ils sont souvent obligés de s’asseoir en marchant ; ils sentent la nécessité d’un effort pour se porter en avant, se heurtent facilement contre les objets qu’ils rencontrent sous leurs pieds, éprouvent plus de facilité à marcher vite qu’à marcher lentement, souvent même ont de la peine à se lever lorsqu’ils sont assis, et à monter les escaliers plutôt qu’à les descendre. Cette faiblesse est fréquemment prédominante dans l’un des côtés du corps, ou bien dans une partie plus limitée, telle que les bras, les mains, les jambes, etc. Les malades ressentent quelquefois de la difficulté à saisir les objets ou à les serrer fortement, et les laissent facilement échapper de leurs mains.

Dans quelques cas de début des maladies cérébrales, la faiblesse musculaire est encore plus limitée ; elle se borne alors aux doigts de la main ou même à un seul doigt : on a souvent noté ce signe parmi les prodromes des attaques d’apoplexie. Dans d’autres circonstances, le premier éveil sur l’imminence d’une maladie cérébrale est donné par une sorte de maladresse pour accomplir certains actes habituels, tels que la déglutition, l’expulsion de la salive, l’écriture ; quelques malades ne peuvent tenir leur plume pour écrire, éprouvent de la difficulté à mettre leurs bottes, à se raser, à toucher du piano, à jouer de la flûte, en un mot, à se livrer à des actions et à des occupations un peu délicates et qui leur étaient habituelles. C’est surtout dans la parole et dans la prononciation de certains mots que ce trouble de la motilité se manifeste, dès le début de