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XIII

FOLIE RAISONNANTE OU FOLIE MORALE[1]

SECOND DISCOURS
Réponse à M. Delasiauve.
― 1866 —

Je n’ai pas l’intention de faire un long discours. Je veux seulement répondre à quelques-unes des attaques qui ont été dirigées contre moi par M. Delasiauve. Il ne me les a pas épargnées. Répondre à toutes, serait chose impossible en une seule séance, tant elles sont nombreuses. Je dois me borner aux principales. Les dissidences sont profondes, en effet, entre M. Delasiauve et moi. Elles portent sur les principes ; dans la question qui nous occupe, nous sommes en quelque sorte placés aux deux pôles opposés. Je n’examinerai donc aujourd’hui que les trois points fondamentaux de son dernier discours, savoir :

1oLa solidarité ou l’isolement possible des facultés humaines, à l’état normal et à l’état maladif ;

2oL’existence ou la non-existence de la folie raisonnante comme forme distincte de maladie mentale ;

3oLa doctrine de l’irresponsabilité partielle appliquée aux aliénés atteints de folie raisonnante.

I.Solidarité des facultés.

J’ai proclamé la simultanéité d’action des facultés instinctives, morales et intellectuelles, à l’état physiologique et à l’état pathologique.

M. Delasiauve l’admet dans le délire général, mais il la nie dans le délire partiel, et il me reproche de m’être borné, en posant ce principe, à une pure assertion, sans en avoir donné la démonstration.

  1. Discours prononcé à la Société médico-psychologique le 29 octobre 1866.