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tal et le lobe temporo-sphénoïdal. En résumé, par conséquent, les organes détruits sont les suivants : la petite circonvolution marginale inférieure (lobe temporo-sphénoïdal) ; les petites circonvolutions du lobe de l’insula et la partie subjacente du corps strié ; enfin, sur le lobe frontal, la partie inférieure de la circonvolution transversale et la moitié postérieure des deux grandes circonvolutions désignées sous les noms de deuxième et troisième circonvolutions frontales. Des quatre circonvolutions qui forment l’étage supérieur du lobe frontal, une seule, la première et la plus interne, a conservé, non son intégrité, car elle est ramollie et atrophiée, mais sa continuité ; et si l’on rétablit par la pensée toutes les parties qui ont disparu, on trouve que les trois quarts au moins de la cavité ont été creusés aux dépens du lobe frontal.

Il s’agit maintenant de déterminer le point où la lésion a dû débuter. Or, l’examen de la cavité laissée par la perte de substance montre tout d’abord que le centre du foyer correspond au lobe frontal. Par conséquent, si le ramollissement s’était propagé uniformément en tous sens, ce serait bien ce lobe qui serait le point de départ du mal. Mais ce n’est pas seulement l’étude de la cavité qui doit nous guider ; nous devons tenir compte aussi de l’état des parties qui l’entourent. Ces parties sont très inégalement ramollies ; elles le sont surtout dans une étendue très variable. Ainsi, la seconde circonvolution temporale, qui limite inférieurement le foyer présente une surface lisse et une consistance assez ferme ; elle est ramollie sans doute, mais pas beaucoup et seulement dans sa couche superficielle.

Du côté opposé, sur le lobe frontal, le ramollissement est au contraire presque diffluent au voisinage du foyer ; à mesure qu’on s’en éloigne, la substance cérébrale se raffermit graduellement, mais le ramollissement s’étend en réalité jusqu’à une distance considérable et atteint presque tout le lobe frontal. C’est donc surtout dans ce lobe que le ramollissement s’est propagé, et il est à peu près certain que les autres parties n’ont été envahies que consécutivement.

Si l’on cherche à préciser davantage, on remarque que la troisième circonvolution frontale est celle qui présente la perte de la substance la plus étendue ; qu’elle est non seulement coupée en travers au niveau de l’extrémité antérieure de la scissure de Sylvius, mais encore entièrement détruite dans toute sa moitié postérieure ; qu’elle a subi