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eu pour but d’établir que la substance grise de la surface des circonvolutions était le siège commun de l’intelligence, de la sensibilité et des mouvements volontaires ; ceux de Flourens[1], Bouillaud[2] et Duchenne (de Boulogne), ont jeté quelque lumière sur les fonctions et les maladies du cervelet, considéré comme organe coordinateur des mouvements. Turner[3], et Hillairet[4] ont encore ajouté à nos connaissances sur la physiologie et la pathologie de cette partie de l’encéphale. Enfin Gubler en étudiant les lésions de la protubérance annulaire, envisagées comme cause des paralysies alternes, qui siégent à la fois dans l’un des côtés du corps et dans le côté opposé de la face, a fait accomplir un nouveau progrès dans la voie des rapports à établir entre les symptômes et le siège des affections du cerveau.

Mais d’autres recherches, entreprises dans la même direction, ont été moins heureuses. La plupart des relations que l’on a cherché à démontrer entre les altérations de certaines portions de l’encéphale et les symptômes observés pendant la vie n’ont pas été confirmées par l’observation ultérieure. Ainsi Foville et Pinel-Grandchamp ont voulu placer dans les couches optiques le siège de la paralysie des membres supérieurs, et dans les corps striés celui de la paralysie des membres inférieurs. Bouillaud, Belhomme, etc., ont également fait résider dans les lobes antérieurs du cerveau le pouvoir coordinateur de la parole ; or, malgré un grand nombre de faits favorables à cette opinion, il existe encore trop de faits contradictoires pour qu’elle puisse être considérée comme scientifiquement démontrée.

Enfin, Marshall Hall, Brown-Séquard et Foville fils, ont voulu placer dans la moelle allongée le siège de l’épilepsie. Le Dr Schrœder Van der Kolk[5] adoptant cette opinion de Marshall Hall,

  1. Flourens, Recherches expérimentales sur les fonctions et les propriétés du système nerveux ; Paris, 1842.
  2. Voir le compte rendu de ses leçons, par le Dr A. Voisin (Union médicale, juin 1859).
  3. Turner, De l’Atrophie unilatérale du cervelet ; Rapports normaux et pathologiques qui existent entre le cervelet et le cerveau ; Thèses de Paris, 1856.
  4. Hillairet, Apoplexies cérébelleuses (Archives générales de médecine, 1858).
  5. Schrœder Van der Kolk, Bau und Fonctionen der Medulla spinalis und oblongata ; Braunschweig, 1859.