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phrases latines très convenablement. Il écrivait également d’une manière correcte des réponses et des questions d’histoire.

4oLa connaissance de l’arithmétique était conservée. Il additionnait et soustrayait des nombres de différentes dénominations avec une grande facilité ; il jouait également bien au jeu d’échecs, qui suppose des calculs relatifs au nombre et à la position.

5oSa mémoire des sons musicaux ne pouvait être affirmée, ne connaissant pas ce qu’elle était avant l’attaque d’apoplexie ; mais, lorsqu’il entendait les deux airs nationaux de l’Angleterre, il indiquait clairement qu’il les reconnaissait.

6oLa faculté de répéter les mots après une autre personne était presque réduite à quelques monosyllabes, et, en répétant les lettres de l’alphabet, il ne pouvait jamais prononcer k, q, u, v, w, x et z, quoiqu’il prononçât souvent ces sons, en essayant d’en prononcer d’autres. Il pouvait également très rarement prononcer la lettre i.

7oAfin de bien caractériser la lésion spéciale du langage qu’il présentait, le Dr Osborn choisit et mit sous les yeux du malade une phrase empruntée au règlement du Collège des physiciens, et lui ayant dit de la lire, le malade prononça une série de syllabes qui n’avaient aucun sens dans aucune langue et qui ne ressemblaient en rien à celles de la phrase qu’il avait sous les yeux. Il lui présenta le même passage plusieurs jours après, et il le lut d’une manière toute différente, avec des syllabes nouvelles, mais également incompréhensibles.

Le Dr Osborn fait remarquer que, parmi ces syllabes, il en est beaucoup qui se présentent fréquemment dans la langue allemande, qui avait probablement laissé une plus forte impression dans la mémoire de ce malade. Mais ce qu’il y a de plus remarquable dans ce fait, c’est que, quoique ce malade parût en général savoir qu’il se trompait en parlant, cependant il était, malgré cela, incapable de prononcer correctement, et pourtant il était exempt de toute affection paralytique des organes de la voix ![1]

Terminons cette série de faits relatifs à la conservation de l’écriture,

  1. Dr Osborn, Dublin quarterly journal of medical science for 1833, vol. IV, page 157. — Forbes Winslow, On obscure Diseases, pages 528, 529 et 530.