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II

SÉMÉIOLOGIE
DES
AFFECTIONS CÉRÉBRALES[1]

— 1860 —

La pathologie cérébrale présente de grandes obscurités. Malgré les progrès de la science moderne, elle offre encore de nombreuses incertitudes et d’importantes lacunes. Les recherches anatomiques, entreprises avec une grande persévérance depuis le commencement de ce siècle, sont parvenues, il est vrai, à éclaircir plusieurs points importants de l’histoire des affections cérébrales ; mais l’état d’imperfection de la physiologie du cerveau n’a pas encore permis, dans beaucoup de circonstances, d’établir une relation étroite entre les lésions constatées à l’autopsie et les symptômes observés pendant la vie. Quelques faits principaux sont cependant, dès à présent, acquis à la science.

Il est parfaitement établi, par exemple, que les lésions situées dans l’une des moitiés du cerveau produisent des troubles de la motilité et de la sensibilité dans le côté du corps opposé à la lésion cérébrale. On sait également que les altérations des parties blanches de la base de l’encéphale entraînent à leur suite des troubles de la sensibilité et de la motilité dans les parties auxquelles se distribuent les nerfs qui en émergent, et ne déterminent pas habituellement des troubles de l’intelligence, lesquels au contraire résultent presque constamment des lésions des parties supérieures de l’encéphale et des membranes qui recouvrent sa surface. Sans parler des ouvrages qui ont contribué à éclairer divers points de la pathologie cérébrale, des recherches récentes ont encore ajouté à nos connaissances sous ce rapport. Les travaux de Parchappe ont

  1. Extrait des Archives générales de médecine ; octobre 1860.