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auparavant. Reste à savoir s’il n’aurait pas encore actuellement des attaques nocturnes qui passeraient inaperçues !

Après les détails contenus dans les observations que nous avons rapportées, il nous sera possible de résumer rapidement les principales variétés de marche du délire épileptique, dans ses rapports avec les vertiges et les attaques convulsives.

L’épilepsie présente dans sa marche de grandes irrégularités, soit chez le même malade, soit chez des malades différents. Il est des épileptiques qui n’ont qu’un petit nombre d’accès pendant toute la durée de leur existence ; il en est d’autres qui éprouvent des attaques beaucoup plus fréquentes, par exemple tous les mois, tous les quinze jours, une ou plusieurs fois par semaine, et même tous les jours ou plusieurs fois par jour. Chez certains malades, on n’observe que de grandes attaques convulsives, qui ont lieu alternativement le jour et la nuit ; chez d’autres, ces attaques convulsives ne se produisent que pendant la nuit. Souvent alors elles ne se manifestent que par la morsure de la langue ou des lèvres, l’émission involontaire des urines, un ronflement particulier qui a lieu pendant le sommeil ; des mouvements convulsifs partiels, plus ou moins intenses, qui ne sont remarqués que quand on les recherche ; l’écume à la bouche observée au moment du réveil ; enfin les petites ecchymoses très nombreuses sous la peau du cou ou du front, symptôme sur lequel Trousseau a surtout attiré l’attention des observateurs[1]. D’autres épileptiques enfin ne présentent, comme manifestation de leur maladie, que des vertiges, ou de simples absences ; tantôt ces symptômes existent seuls pendant plusieurs années, tantôt, au contraire, ils coïncident ou alternent avec de grandes attaques convulsives. Ces diverses manifestations de l’épilepsie, tantôt se reproduisent avec une certaine périodicité, à intervalles à peu près égaux, tantôt surviennent à intervalles très rapprochés, et comme par séries, puis cessent pendant un certain temps de se produire, et se suspendent même pendant longtemps chez quelques malades.

Les mêmes variétés que l’on constate dans le mode de succession des phénomènes physiques de l’épilepsie, on les observe dans la

  1. Trousseau, Clinique médicale de l’Hôtel-Dieu, 7e édition ; Paris, 1885.