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dre, le trouva grièvement blessé. Pierre S… s’était frappé vers le milieu de l’abdomen avec un couteau de poche. Tout près de lui, par terre, se trouvaient quelques mètres d’intestin grêle complètement détachés.

Le malade mourut le lendemain.

L’auteur termine cette observation par le récit de l’état physique et moral du malade jusqu’à sa mort, et par le compte rendu de l’autopsie. Nous supprimons ces détails, qui n’ont pas de relation directe avec notre sujet.

3oLes accès de délire se produisent chez des individus dont l’épilepsie est méconnue, ou n’existe réellement pas au moment où l’on observe ces malades.

Les faits de cette catégorie constituent l’objet principal de notre travail ; ils méritent de nous arrêter plus longtemps que ceux des deux catégories précédentes. Ils sont beaucoup plus fréquents qu’on ne l’imagine généralement, et dignes, au plus haut degré, de fixer l’attention du praticien et du médecin légiste.

Voici comment s’exprime, à l’occasion de l’un de ces faits, M. le Dr Delasiauve :

Observation IX. — Le nommé H…, séquestré une première fois à Bicêtre comme atteint d’aliénation mentale, y fut réintégré pour la même cause, après avoir assassiné sa femme. L’avocat s’était appuyé, aux débats, pour obtenir l’acquittement du meurtrier, sur des altérations passagères de l’intelligence, et ce moyen de défense avait prévalu devant la cour. L’épilepsie n’avait pas été soupçonnée. Ce fut seulement dans l’asile, où, sauf quelques agitations fugitives, H… se montra jusqu’à sa mort, survenue longtemps après, d’une parfaite lucidité, que par certaines circonstances, auxquelles se joignit la déclaration d’un parent, révélant des crises nerveuses antérieures, on fut conduit à rattacher ses égarements momentanés, et partant ses actes répréhensibles, à des accès épileptiques nocturnes.

Convaincu que la perpétration criminelle résultait d’un trouble