mais qui peuvent aussi n’avoir avec lui qu’une relation plus éloignée. Nous pensons qu’on doit, à cet égard, intervertir l’ordre généralement adopté : au lieu de conclure de l’épilepsie au délire, on doit chercher à remonter du délire à l’épilepsie. Nous croyons qu’on peut découvrir dans ce délire, à l’aide d’une observation attentive, des caractères assez spéciaux pour faire soupçonner son origine épileptique, même en l’absence des attaques convulsives.
Cette étude, intéressante pour la science, en permettant la description d’un délire spécial sous le nom de délire épileptique, est surtout utile pour la médecine légale, en faisant reposer l’appréciation des actes imputés aux épileptiques, non seulement sur l’existence d’une maladie convulsive qui donne lieu souvent à des troubles intellectuels, mais sur la connaissance exacte de ces troubles eux-mêmes, constatés au moment de l’acte incriminé.
Étudier les caractères spéciaux du délire épileptique, ses rapports avec les vertiges ou les attaques convulsives, et indiquer les conséquences de cette étude pour la pathologie mentale et la médecine légale des aliénés : tel est le but que nous nous proposons dans ce travail.
PREMIÈRE PARTIE
Description des troubles intellectuels observés chez les épileptiques.
Les troubles intellectuels que l’on observe chez les épileptiques doivent être divisés en trois catégories principales :
1oCeux qui se produisent avant, pendant ou après l’attaque épileptique, et qui peuvent être considérés comme un simple épiphénomène de l’accès convulsif ;
2oCeux que l’on constate habituellement chez ces malades pendant les intervalles de leurs attaques ;
3oEnfin ceux qui ont une plus longue durée, qui constituent une véritable folie, et qui surviennent sous forme d’accès méritant une description spéciale, soit en relation directe avec les attaques convulsives, soit d’une manière indépendante.
Nous allons étudier successivement les perturbations psychiques des épileptiques dans ces trois conditions différentes.