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les stupéfier ensuite. Ces résultats de l’expérimentation lui servent à expliquer les symptômes observés pendant le deuxième et le troisième stade de l’accès épileptique. Le sang noir, séjournant dans le cerveau et en particulier dans les parties situées à la base de l’encéphale, détermine d’abord une excitation plus grande de ces organes et augmente ainsi l’intensité des convulsions, produites primitivement par une excitation purement nerveuse ; peu à peu le sang veineux, continuant à affluer, exerce alors sa propriété stupéfiante : de là la cessation des convulsions et la production du coma, de la somnolence et de la période de stertor ; mais alors, les convulsions cessant de se produire, le diaphragme et les muscles des parois thoraciques ne tardent pas à reprendre leurs fonctions, la respiration se rétablit, le sang noir se transforme de nouveau en sang rouge, et celui-ci, arrivant à son tour au cerveau, contre-balance l’action stupéfiante du sang veineux et permet à toutes les parties de l’encéphale de reprendre plus ou moins rapidement l’exercice de leurs fonctions normales.

Ainsi s’explique naturellement, d’après Brown-Séquard, par l’action toxique spéciale du sang veineux, l’ordre de succession des phénomènes de la deuxième et de la troisième période de l’attaque épileptique.

Mais il existe encore une autre explication de ces symptômes. Le Dr Radcliffe, ainsi que Kussmaul et Tenner, fidèles à leur théorie sur l’anémie cérébrale, comme cause de la suspension des fonctions de l’encéphale, aussi bien dans le cerveau que dans la moelle allongée, n’admettent ni l’interprétation de Schrœder Van der Kolk relative à l’excès du sang artériel, ni celle de Brown-Séquard qui repose sur l’action toxique du sang veineux, pour rendre compte des phénomènes de la deuxième période de l’accès épileptique.

Ils pensent que l’absence de sang artériel est, dans les deux périodes, la cause unique de tous les symptômes ; que si dans la première, le sang artériel fait défaut par suite de la contraction des capillaires, il manque également dans la seconde, puisqu’il est remplacé par du sang veineux, lequel agit en paralysant l’action propre des diverses parties de l’encéphale. Pour ces auteurs, l’absence du sang rouge dans le cerveau et la moelle allongée, est donc la cause