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Marshall Hall attribue la persistance des symptômes primitifs à la continuation des mêmes causes qui leur avaient donné naissance à la première période, c’est-à-dire à la congestion cérébrale, laquelle serait due à l’obstacle qu’opposent le laryngisme et le trachélisme au retour du sang veineux venant de l’encéphale.

Les auteurs, au contraire, qui ont adopté la manière de voir de Brown-Séquard et qui croient à l’anémie cérébrale pendant le premier stade de l’accès sont obligés d’avoir recours à une nouvelle explication, pour rendre compte de la persistance de la perte de connaissance et des convulsions pendant le second stade.

Ils admettent que les vaisseaux du cerveau, d’abord fortement contractés sous l’influence des nerfs vaso-moteurs, ne tardent pas à se dilater brusquement, par la cessation du spasme tonique et à permettre ainsi l’afflux considérable du sang artériel, bientôt accompagné de la stase veineuse, déterminée elle-même par la gêne de la respiration, l’immobilisation des parois du thorax et par l’asphyxie qui en est la conséquence naturelle.

Mais ici surgissent des explications différentes pour rendre compte des mêmes symptômes. Les uns pensent que la compression cérébrale, due à la quantité plus grande de sang artériel ou veineux qui séjourne dans le cerveau, est la cause véritable des phénomènes observés à cette période. Schrœder Van der Kolk, par exemple, croit que le sang artériel, arrivant en grande quantité dans les capillaires de la moelle allongée, excite les propriétés réflexes de cet organe et détermine ainsi les convulsions générales. Il ajoute que la congestion artérielle et veineuse, qui existe en même temps dans tout l’encéphale, entretient la perte de connaissance, c’est-à-dire la suspension des fonctions sensitives et intellectuelles, laquelle avait été produite primitivement par l’anémie cérébrale et qui se trouve perpétuée par la cause inverse. Le Dr Brown-Séquard constate également l’afflux du sang au cerveau dans cette période, mais il rapporte à l’action du sang veineux ce que le professeur hollandais fait dépendre du sang artériel. Des expériences nombreuses auxquelles il s’est livré, relativement à l’influence toxique du sang veineux chargé d’acide carbonique sur les centres nerveux, cet habile physiologiste conclut que le sang noir, mis en contact avec ces organes, possède la double propriété de les irriter d’abord, de