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rieurs. Cette congestion artérielle permanente, due à la dilatation des capillaires, entretient, par la présence d’une plus grande quantité de sang, une nutrition plus active, partant une suractivité de la fonction normale de cet organe. L’effet devenant cause à son tour, la maladie marche peu à peu vers l’incurabilité. L’afflux considérable du sang dans les capillaires dilatés entraîne à sa suite une exsudation albumineuse à travers les parois de ces vaisseaux, qui ne tardent pas à s’épaissir, puis à s’indurer. De l’induration à la transformation graisseuse, de celle-ci au ramollissement, le passage est lent mais successif. Ainsi s’expliquent, d’après cet auteur, les divers degrés des lésions qu’il a constatées dans la moelle allongée de 14 épileptiques. Dans sa pensée, elles ne sont pas la cause véritable de la maladie, mais les effets de la lésion primitivement dynamique, due à un afflux considérable de sang artériel et à une modification de la nutrition dans les cellules ganglionnaires de la moelle allongée.

Les auteurs que nous analysons sont loin d’admettre tous au même degré cette filiation des phénomènes établie par le professeur hollandais ; quelques-uns même, comme le Dr Radcliffe et les physiologistes de Heidelberg, croyant à l’anémie cérébrale et à la suspension des fonctions de la moelle allongée, pendant toute la durée de l’accès épileptique, ne peuvent accepter l’interprétation proposée par Schrœder Van der Kolk, laquelle repose entièrement sur la supposition opposée de la congestion artérielle et de la distension des capillaires. Mais ce n’est pas seulement dans l’appréciation de la lésion intime de la moelle allongée et des causes variées qui lui donnent naissance, c’est aussi dans l’étude du mode de production des phénomènes de l’accès, que se manifestent de nouvelles divergences entre les auteurs dont nous nous occupons.

Une différence importante existe d’abord entre la théorie de Marshall Hall et celle des physiologistes qui sont venus après lui, relativement au début même de l’attaque épileptique. Tous les auteurs dont nous parlons ont pris pour type de l’accès épileptique les faits exceptionnels dans lesquels on peut assister à l’évolution des phénomènes de la première période, et les étudier isolément, en en suivant, pendant quelques secondes, l’apparition successive.