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quelconque du système nerveux périphérique ou central, doit-on, comme le fait Schrœder Van der Kolk, supposer que la cause de l’accès réside dans le système nerveux ganglionnaire ? Faut-il se contenter par exemple de l’existence de la masturbation ou d’excès génésiques pour placer ce point de départ dans les organes génitaux, chez l’homme ou chez la femme, ou de troubles variés dans d’autres organes pour admettre une épilepsie rénale, utérine, etc., etc. ? Est-il nécessaire de supposer toujours une impulsion première, partant des nerfs, de la moelle allongée ? Cette faculté ne peut-elle pas arriver à un degré d’exaltation suffisant pour s’exercer spontanément, comme Brown-Séquard l’a constaté chez ses animaux, lesquels, après avoir eu besoin pendant quelque temps d’une stimulation de la peau de la face pour éprouver des mouvements convulsifs, ont fini par avoir des attaques épileptiques, même sans stimulation ? Enfin, dernière question la plus importante de toutes, l’altération admise dans la moelle allongée des épileptiques consiste-t-elle réellement dans un excès de force ou d’activité, ainsi que le disent la plupart des auteurs, en particulier Brown-Séquard et Schrœder Van der Kolk (qui compare l’accès épileptique à la décharge d’une bouteille de Leyde ou d’un poisson électrique), ou bien au contraire cette faculté pèche-t-elle par défaut et par absence, comme le soutiennent le Dr Radclifle, et Kussmaul et Tenner ? Voilà bien des questions qui sont loin d’être résolues, et sur lesquelles discutent très longuement les auteurs qui nous occupent.

Les différences que nous constatons entre eux, relativement à l’origine et à la nature essentielle de l’altération de la moelle allongée, nous les retrouvons quand nous recherchons avec eux quel peut être son mode de production.

Schrœder Van der Kolk a étudié avec le plus grand soin cette question délicate. Il a admis que la moelle allongée étant surexcitée dynamiquement par une influence nerveuse, partie soit de la périphérie, soit du cerveau, il s’établit, à chaque accès épileptique, dans la substance intime, une congestion artérielle intense, qui donne lieu à une dilatation des capillaires ; celle-ci, d’abord temporaire, se reproduit au même degré à chaque nouvel accès et finit par devenir définitive. Ainsi, chez les épileptiques, tout accès nouveau doit être considéré comme la cause prédisposante d’accès ulté-