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sensitive ou motrice. Considérant cette sensation périphérique comme le point de départ de la maladie, ils y ont trouvé une nouvelle preuve en faveur de leur opinion, au lieu d’y voir simplement, comme cela nous paraît plus exact, un premier symptôme de l’accès et un retentissement de la lésion centrale sur les extrémités. Enfin, les auteurs que nous analysons, non contents de rapporter les observations de lésions périphériques constatables d’une manière évidente, ou celles dans lesquelles les malades eux-mêmes accusent des sensations subjectives dans les extrémités, ont cherché à démontrer, dans d’autres cas plus douteux, l’origine périphérique de l’épilepsie, en la plaçant dans les viscères abdominaux ou dans toutes les parties de l’économie ; ils ont publié, comme Schrœder Van der Kolk par exemple, des observations d’épilepsie intestinale, rénale, utérine, génitale, etc.

Jusqu’à ces dernières années, les tentatives des divers auteurs pour étayer les théories physiologiques de l’épilepsie s’étaient bornées à ces trois ordres de preuves. Schrœder Van der Kolk a été plus loin : il a cherché une démonstration plus péremptoire de ses idées dans l’anatomie microscopique de la moelle allongée. Ayant fait l’autopsie de quatorze épileptiques morts pendant les attaques ou dans leurs intervalles, il a observé les lésions suivantes : il a d’abord rencontré une grande rougeur et une distension très marquée des capillaires dans le quatrième ventricule, pénétrant dans la moelle allongée, souvent à une grande profondeur. Les sections transversales de la totalité de cet organe, depuis le pont de Varole jusqu’à l’extrémité inférieure des corps olivaires, lui montrèrent la partie voisine du quatrième ventricule d’une couleur plus foncée qu’à l’état normal, et contenant des vaisseaux plus distendus, qui se dirigeaient soit vers les racines de l’hypoglosse dans les corps olivaires, soit vers celles du pneumogastrique et du spinal, soit des deux côtés à la fois. Lorsque le degré de rougeur était moindre, il était ordinairement limité à la moitié postérieure de la moelle. Dans la plupart des cas cependant, cette hyperémie s’étendait jusqu’aux corps olivaires, qui étaient souvent remplis de larges vaisseaux sanguins très dilatés. Cet auteur ne s’est pas borné à constater cette dilatation des vaisseaux à l’aide du microscope ; il a mesuré les dimensions des vaisseaux capillaires hypérémiés, et, les comparant à ce qu’ils sont dans un cerveau