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c’est-à-dire de les prédisposer à éprouver des attaques convulsives, qui ne surviennent qu’au bout d’un certain temps, et qui se reproduisent ensuite de loin en loin, soit spontanément, soit sous l’influence de la plus simple excitation. Il suffit quelquefois de suspendre la respiration pendant quelques minutes, ou même de souffler sur la peau de la face, pour déterminer des attaques convulsives, qui continuent ensuite, pendant quelque temps encore, après la cessation de cette excitation passagère.

Habituellement, pour produire des convulsions, il suffit de pincer la peau de la face ou du cou. Si un des côtés seulement de la moelle a été lésé, c’est le même côté de la face qui donne lieu aux convulsions, si les deux moitiés de la moelle ont été coupées, on peut donner naissance à des convulsions en pinçant les deux côtés de la face. Aucune autre partie du corps n’est douée de cette propriété, et il n’y a dans la face que les portions de la peau animées par certains filets des deux dernières branches du trijumeau.

L’auteur indique quatre lignes allant de l’œil à l’oreille, de celle-ci à la partie moyenne du maxillaire inférieur, et s’étendant de ce point, d’un côté jusqu’à l’œil et de l’autre jusqu’au cou, pour revenir par un demi-cercle jusqu’à l’oreille. C’est entre ces quatre lignes que se trouve circonscrite la portion de peau qu’il suffit de pincer pour déterminer des attaques convulsives, analogues à l’épilepsie, chez les animaux qui ont subi des incisions partielles ou totales de la moelle épinière. Ce qui prouve que ces convulsions ne sont pas dues à la douleur, mais à l’action spéciale de cette partie de la peau de la face sur la moelle allongée, c’est que la piqûre d’autres parties du corps, même sur un membre hyperesthésié, ne produit aucun mouvement convulsif, tandis qu’il suffit de souffler sur cette portion de la peau de la face, ou de la pincer légèrement, pour déterminer des attaques semblables à celle de l’épilepsie.

Une dernière circonstance mérite d’être notée dans ces expériences. À l’état physiologique, l’irritation de la peau ou des membranes muqueuses, produit des mouvements réflexes que l’irritation des gros troncs nerveux ne peut déterminer ; ainsi, par exemple, la toux est constamment causée par l’irritation de la membrane muqueuse du larynx, tandis qu’elle ne résulte pas de l’irritation du tronc du pneumo-gastrique. Eh bien, il en est de même des mouve-