Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veineuse : selon lui, les phénomènes observés à cette période ne seraient dus, ni à la compression cérébrale, ni à l’action toxique du sang veineux, mais à l’absence du sang artériel, qui est le stimulant naturel du système nerveux. Ainsi, dans la première période, les vaisseaux vides ne contiennent pas de sang artériel ; dans la seconde, ils n’en contiennent pas non plus, puisqu’ils sont gorgés de sang veineux ; donc la cause unique de tous les symptômes de l’accès d’épilepsie réside dans la suspension des fonctions de l’encéphale, due à l’absence du sang artériel, son stimulant naturel.

Ce résumé rapide des idées émises par les auteurs qui nous occupent, sur la physiologie de l’accès d’épilepsie, suffit pour faire connaître comment ils en comprennent le mécanisme.

Nous devons maintenant rechercher sur quelles bases ils font reposer leurs opinions. Sont-ce des conceptions purement théoriques, ou bien trouvent-elles quelque appui dans l’observation clinique et dans l’expérimentation ? Voilà ce qu’on est en droit de demander aux auteurs qui cherchent à propager des idées nouvelles.

En lisant attentivement les auteurs dont nous parlons, il est facile de s’apercevoir que, malgré les divergences qui les séparent, ils s’appuient tous sur des preuves du même genre ; tous invoquent en faveur de leur opinion la physiologie humaine, les expériences faites sur les animaux, l’observation clinique et l’anatomie pathologique microscopique.

Ces théories de l’épilepsie reposent en premier lieu sur les découvertes physiologiques modernes, qui ont placé dans la moelle allongée le siège des mouvements réflexes. Assimilant aux mouvements réflexes de l’état normal les mouvements cloniques de l’épilepsie, ou des autres maladies convulsives, nos auteurs en ont conclu naturellement que l’organe qui servait de centre aux mouvements physiologiques devait être également la cause des mouvements pathologiques. De plus, poursuivant l’analogie, ils ne se sont pas contentés d’admettre l’excitabilité maladive de la moelle allongée, comme cause première des mouvements convulsifs ; de même que tout mouvement réflexe, à l’état normal, suppose deux faits connexes, à savoir : l’impression sensorielle provenant d’un nerf sensitif et sa transmission à un nerf de mouvement ; de même ils ont admis que,