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sur l’interprétation secondaire des faits, acceptent tous sa théorie générale.

Voici à peu près comment Marshall Hall et les auteurs qui l’ont suivi comprennent la production de l’accès épileptique :

Chez les épileptiques, disent-ils, la moelle allongée est surexcitée pathologiquement. C’est là la cause prédisposante, ou cause prochaine de la maladie. Comme le pouvoir réflexe de la moelle allongée se compose de deux éléments, la faculté de recevoir les impressions et celle de les répercuter sur le système musculaire, on peut comprendre que ces deux éléments soient inégalement développés chez chaque malade ; de là des divergences secondaires entre les auteurs qui admettent cependant la lésion fonctionnelle de la moelle allongée comme fait constant chez les épileptiques. Mais, pour produire l’attaque d’épilepsie, il faut autre chose que cette altération dynamique de la moelle allongée. Il faut une cause occasionnelle excitante, partant, soit du système nerveux périphérique, soit du cerveau lui-même (cause physique et cause morale). Il y a donc, dans la théorie de l’épilepsie basée sur le pouvoir réflexe de la moelle allongée, deux données principales : d’abord l’excitabilité constante de cette partie de l’encéphale, puis la cause occasionnelle, provenant d’un autre point du système nerveux. Tous ceux qui adoptent la théorie de Marshall Hall acceptent ces deux propositions.

Les divergences commencent lorsqu’il s’agit d’expliquer le mode de succession des divers phénomènes de l’accès. Pour Marshall Hall, le premier symptôme est la convulsion des muscles de la face, du larynx et du thorax, auxquels se distribuent les nerfs qui proviennent de la moelle allongée, c’est-à-dire les branches du trijumeau, l’hypoglosse, le spinal et le pneumogastrique. D’après ce physiologiste, le premier phénomène de l’accès est donc ce qu’il a appelé le laryngisme et le trachélisme, pour résumer en un mot la contraction des muscles du larynx, du cou et des parois thoraciques qui concourent aux fonctions respiratoires. Sur ce fait primitif repose toute la théorie spéciale de Marshall Hall. De là la trachéotomie, proposée par lui comme moyen de guérir les accès épileptiques, ou du moins d’en conjurer les dangers. Selon Marshall Hall, l’occlusion de la glotte et la convulsion des muscles respirateurs, en déterminant l’asphyxie et en comprimant les veines du cou, entraîne comme