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lepsies partielles, qui n’affectaient que certaines parties, ou même qu’une seule moitié du corps. Dans certains cas, les membres supérieurs seuls sont dans l’état cataleptique, et les extrémités inférieures ne participent que très faiblement, ou même ne participent pas du tout à l’état d’immobilité caractéristique. Dans d’autres cas, ce sont des parties plus limitées du corps qui sont respectées par la maladie, les yeux, les paupières, les muscles de la face et du pharynx, qui se prêtent encore à l’expression de quelques sentiments ou à l’acte de la déglutition. Dans d’autres circonstances, le phénomène cataleptique varie en durée ou en intensité chez les divers malades, ou chez le même malade aux diverses périodes d’un même accès. Tantôt ce phénomène n’existe d’une manière violente qu’au début de l’accès, et diminue ou disparaît plus tard dans l’une ou dans toutes les parties du corps, sans que le malade recouvre pourtant la connaissance ou le sentiment ; tantôt il n’existe que d’une manière incomplète, ne peut être produit qu’avec peine ou bien ne persiste pas longtemps ; on voit bientôt le membre, maintenu immobile dans une position donnée, s’abaisser lentement et céder petit à petit aux lois de la pesanteur. Sous tous ces rapports d’étendue, de durée ou d’intensité, le symptôme caractéristique de la catalepsie diffère donc d’une manière très notable dans les diverses observations rapportées par les auteurs. Mais ce ne sont là que des différences de degré, qui ne changent rien à la nature intime du phénomène, qui n’empêchent pas de le reconnaître, et qui ne s’opposeraient nullement à ce que les faits présentant ces divers degrés d’un même phénomène fussent réunis dans une même classe, puisqu’il en est ainsi des symptômes de toutes les maladies, et surtout des symptômes nerveux, qui offrent des différences notables dans leur intensité et leur durée, sans perdre pour cela leur caractère essentiel. Mais ce qu’il importe de faire remarquer, c’est que les auteurs ont noté de telles différences dans la nature même du phénomène cataleptique, qu’il est impossible de continuer à décorer du même titre et à considérer comme identiques les lésions très diverses du système musculaire rangées par eux sous le même nom, considérées comme de simples différences de degré, et qui représentent à nos yeux une véritable différence de nature.

Quel est, en effet, l’état du système musculaire qui sert à caracté-