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cette maladie ; mais elles diffèrent presque sous tous les autres rapports.

Sous le rapport de la marche, elles ont l’une et l’autre une longue durée. C’est un point qui permet de les rapprocher, mais qui les distingue de la plupart des autres observations de catalepsie, dans lesquelles les accès, alors même qu’ils se reproduisent fréquemment, ne durent guère que quelques heures, et sont ordinairement séparés les uns des autres par d’assez longues intermittences. Dans ces deux cas, au contraire, les malades sont, pendant longtemps, incessamment sous le coup de la maladie, avec cette différence essentielle toutefois que, dans la première observation, l’affection est franchement intermittente et même périodique, que les accès se reproduisent tous les soirs à la même heure, avec une grande régularité, tandis que dans la seconde la maladie est continue, ainsi que l’intitule l’auteur, ne présente pas d’accès proprement dits, offre dans son cours plusieurs rémissions marquées et plusieurs recrudescences, mais non de véritables intermittences, et, pendant les trois derniers mois, va lentement et progressivement, en diminuant d’intensité dans tous ses symptômes, jusqu’à son entière guérison. Sous le rapport de l’état de la sensibilité, la première observation nous présente une exaltation constante de cette faculté, tandis que la seconde nous offre la suspension presque absolue de l’action des sens et de la sensibilité générale, excepté vers la fin de la maladie, alors que celle-ci diminue d’intensité, et qu’on voit disparaître plusieurs de ses symptômes les plus importants.

Relativement à l’intelligence, l’auteur de la première observation nous donne peu de détails sur sa conservation pendant les accès, lorsque la malade avait perdu connaissance ; mais il mentionne ce fait capital, que la connaissance, et par conséquent l’intelligence, existaient au commencement et à la fin de chaque accès, malgré l’état de rigidité du système musculaire. Il nous dit en outre que la malade, dans l’intervalle des accès, conservait quelques rares souvenirs de ce qui avait lieu pendant leur durée. Dans l’observation de Skoda, la malade ne put donner presque aucun signe d’intelligence tant que dura l’accès de catalepsie, excepté pendant les deux derniers mois de la maladie. Mais la conservation de certains souvenirs, après la guérison, prouve que l’action de l’intelligence n’était pas complètement