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Je choisis le café noir comme excitant du cerveau ; à dater du 7 on en administra tous les jours 6 onces en lavement ; les jours suivants, la malade parut mieux, l’écoulement de salive était moindre, l’injection de la conjonctive avait diminué. Lorsqu’il fut démontré que le café ainsi administré était absorbé, on y ajouta 6 onces de bouillon de bœuf et un œuf en lavement.

Le 11, survient pour la première fois, depuis l’entrée de la malade, une selle normale. Le 16, la malade fut pesée de nouveau ; elle pesait 53 livres. On observa alors qu’elle pouvait se tenir droite sur ses jambes, mais qu’elle ne pouvait maintenir l’équilibre et qu’elle serait tombée si on ne l’avait pas soutenue. Le 17, seconde évacuation alvine. Le 16 on avait observé une nouvelle diminution de la température du corps. Le 17, on fut obligé d’avoirs recours à des bouteilles d’eau chaude, et le pouls descendit à 66°. Le 18, comme la température et la fréquence du pouls ne s’élevaient pas, on administra, indépendamment du café noir, du lait, du bouillon, et de la quinoïdine en lavement. Vers le soir, le café pris par la bouche fut vomi. Le 19, la malade dormit beaucoup pendant le jour, on fut obligé de la réchauffer artificiellement ; elle ne prit aucune nourriture ; on lui administra, indépendamment du café noir, du lait, du bouillon de bœuf, de la quinoïdine en lavement.

Le soir, le sommeil ne vint pas ; la malade éprouva un tremblement de tout le corps, et les extrémités inférieures devinrent roides ; vers quatre heures du matin, le tremblement et la tension des muscles cessèrent, avec des évacuations alvines et urinaires. Le 20, à huit heures du matin, le sommeil survint ; la température du corps s’améliora, on constata un tremblement des paupières et des muscles de la face, et un changement fréquent de coloration de la face se manifesta pendant plusieurs heures ; le pouls monta à 84.

La nuit du 20 au 21 fut sans sommeil, le pouls monta à 88 ; les pieds devinrent roides ; de temps en temps, on fut encore obligé de réchauffer artificiellement la malade. On supprima la quinoïdine, qui, sans être cause des accidents, n’avait produit aucun bien, et le café fut remplacé par le thé russe, en lavement ; la malade ne prit aucune nourriture par la bouche. Dans la nuit du 21 au 22, sommeil interrompu, la tension des extrémités cesse. Le 22, le pouls est à 60. Le 23, la malade prit 10 onces de café au lait, le pouls flotta entre