Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que le principe, quel qu’il soit, qui produit la contraction musculaire, est indépendant de celui qui préside aux fonctions sensoriales et intellectuelles. »

2oOn peut opérer le relâchement partiel d’un membre, tous les autres muscles restant contractés. Ce qui a été fait le premier jour pour le bras gauche a eu lieu les jours suivants pour le bras droit et pour l’une des jambes. M. Puel a pu détruire la contraction de l’avant-bras en maintenant celle du bras, mettre la main dans le relâchement sans détruire la roideur du coude, rendre à un seul doigt de la main toute sa souplesse, les autres restant fortement contractés. Il en a été de même pour les subdivisions du membre inférieur et pour tous les muscles du corps accessibles au contact extérieur. Ces faits sont en accord parfait avec la proposition inverse, démontrée par Duchenne de Boulogne, à savoir : la possibilité de produire la contraction isolée de chaque muscle du corps humain.

3oDes frictions faites dans le creux de l’aisselle, derrière le tendon du grand pectoral et près de la tête de l’humérus, suffisent pour amener en quelques minutes le relâchement du bras tout entier ; on obtient un résultat semblable pour le membre inférieur, en frictionnant la partie supérieure de la cuisse, entre les muscles pectiné et couturier.

4oLorsqu’on laisse la main immobile sur un point quelconque du ventre, notamment au creux de l’estomac ou dans la région de l’utérus, on provoque une vive douleur ; sur tous les autres points du corps, la main peut rester appliquée sans produire aucune sensation pénible, tandis que les frictions ordinaires, faites dans le but de combattre la contraction des muscles, sont réellement douloureuses. Ajoutons que les frictions longitudinales, opérées de haut en bas et dans la direction des fibres musculaires, ont paru les plus efficaces.

Traitement. Le traitement fut très long, très difficile, et dura près de trois ans. Une fois en possession d’un moyen de faire cesser les contractions musculaires et de faire revenir la connaissance, M. Puel songea à rompre la périodicité des attaques, et voici comment il s’y prit : Les accès, abandonnés à eux-mêmes, étaient d’une régularité désespérante ; vers sept heures précises, tous les soirs, la malade perdait connaissance, ne se réveillait ordinairement que de