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prouvent sans doute que la question n’est pas encore définitivement tranchée. Il nous semble cependant légitime de conclure que la surface du cerveau doit être considérée comme le siège anatomique de la paralysie des aliénés ; que l’on trouve presque toujours, sinon constamment, dans cette maladie les mêmes lésions des méninges et de la substance grise superficielle, avec intégrité des autres parties constituantes de l’encéphale. Par conséquent, alors même qu’on ne partagerait pas complètement l’opinion de Parchappe, on doit reconnaître que ces altérations de la surface du cerveau sont un caractère très important de la paralysie des aliénés, et qu’elles doivent être prises en sérieuse considération pour établir sur des bases solides cette espèce nosologique.

Une dernière remarque est encore nécessaire à cet égard. Si des auteurs distingués n’ont pas conclu comme Parchappe, cette différence dans les résultats de l’examen anatomique peut dépendre de la facilité plus ou moins grande avec laquelle on admet l’existence de cette maladie pendant la vie. Il est certain, en effet, que la question des lésions est subordonnée à celle du diagnostic. Si l’on accepte dans le cadre de la paralysie générale des aliénés des faits douteux, mal caractérisés symptomatiquement, comme on n’a que trop de tendance à le faire aujourd’hui, l’anatomie pathologique, ainsi que la description de la maladie, se ressentent nécessairement de cet élément étranger introduit parmi les exemples de cette affection. Toutes les parties qui composent l’étude des maladies sont solidaires, et si l’anatomie pathologique est d’un grand secours pour constituer une individualité morbide, l’étude symptomatique attentive et exacte est indispensable à son tour pour servir de base à la constatation des lésions. Aussi est-ce avec raison que Parchappe attribue la constance des résultats qu’il a obtenus dans ses recherches nécroscopiques à la précaution qu’il a prise d’exclure tous les cas douteux, et de ne considérer comme exemples légitimes de paralysie générale que les faits parfaitement caractérisés par l’ensemble de leurs symptômes et par leur marche.

Après la nature spéciale du trouble de la motilité, après les lésions de la surface du cerveau propres à la paralysie des aliénés, il faut encore tenir compte de sa marche pour caractériser cette affection et la distinguer de toutes les autres. Je n’ai pas à décrire ici dans