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symptômes paralytiques plus souvent qu’on ne le croyait autrefois, mais qui est caractérisée par un ensemble de phénomènes, puisés dans les caractères spéciaux de la paralysie, dans la nature spéciale du délire, dans les lésions anatomiques, et dans la marche particulière de l’affection.

2oLes paralysies générales de cause et de nature diverses, qui doivent rentrer dans différentes maladies connues, cérébrales, médullaires ou nerveuses.

3oLes paralysies atrophiques, caractérisées par l’atrophie musculaire et la transformation graisseuse, qui présentent un assez grand nombre de caractères distinctifs pour être facilement séparées des deux groupes précédents.

En dehors de ces trois catégories de faits, qu’on peut dès à présent diagnostiquer, en existe-t-il une quatrième qui mériterait seule le nom de paralysie générale sans aliénation, qui serait réellement caractérisée par une paralysie générale incomplète et progressive, avec embarras de la parole, ne présentant jamais de délire, et ne pouvant être rapportée à aucune des maladies connues, en un mot une véritable paralysie progressive essentielle qui ne se terminerait pas par l’aliénation ?

Cette question ne nous semble pas encore résolue. La plupart des faits, classés dans cette catégorie par divers auteurs, nous paraissent plutôt devoir être rapportés à l’une des trois précédentes. Cependant, nous reconnaissons volontiers qu’il est quelques cas rares de paralysie générale sans aliénation, existant depuis plusieurs années sans trouble de l’intelligence, et que l’on éprouve un grand embarras à rattacher soit aux diverses maladies connues, soit à la paralysie des aliénés. Si l’on réunissait un certain nombre de cas de ce genre, ils mériteraient certainement de former une classe à part, distincte des trois groupes que nous venons d’établir ; seulement, les difficultés de ce genre d’observations sont extrêmes. Une foule d’obstacles matériels s’opposent à ce que l’on puisse suivre ces malades pendant un grand nombre d’années et jusqu’à leur mort : or cela serait indispensable pour pouvoir affirmer, d’une manière positive, qu’ils n’ont présenté de délire à aucune période de leur affection, et pour s’assurer, par l’observation ultérieure des symptômes ainsi que par les recherches nécroscopiques, que la maladie n’appartient