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les autres états que l’on tend aujourd’hui à confondre avec lui.

C’est pour avoir perdu de vue ce point de départ fixe et solide que l’on a introduit la confusion dans la question de la paralysie générale progressive.

En examinant, en effet, à l’aide de ce criterium, les divers faits réunis aujourd’hui sous ce titre générique, on arrivera, nous le croyons, à se convaincre que la plupart de ces faits ne sont que des débuts sans délire de la paralysie des aliénés, ou bien peuvent rentrer dans le cadre de diverses maladies connues. Les apoplexies anciennes, incomplètement guéries, les ramollissements du cerveau à marche lente, certaines affections organiques du crâne ou de la masse encéphalique, peuvent donner lieu aux symptômes d’une paralysie plus ou moins généralisée, susceptible d’être assimilée, à première vue, à celle des aliénés, mais pouvant en être distinguée par un examen attentif. Il en est de même de certaines maladies de la moelle, de quelques paralysies générales saturnines, mercurielles, hystériques, épileptiques, nerveuses ou rhumatismales. Enfin, il est un groupe de faits, étudiés par le Dr Magnus Huss, de Stockholm[1], sous le nom d’alcoolisme chronique, qui se rapproche plus que tout autre de la paralysie des aliénés ; mais ici encore le diagnostic est possible dans un grand nombre de cas. Tous ces états, que l’on appelle aujourd’hui généralement des paralysies progressives avec ou sans délire, doivent nécessairement être distingués les uns des autres, et dispersés dans les diverses maladies auxquelles ils appartiennent. Un autre groupe de faits, qui mérite aussi d’être profondément séparé de la paralysie des aliénés, dont il ne se rapproche que par quelques analogies éloignées, est celui des paralysies atrophiques, avec ou sans conservation de la contractilité électrique.

Ainsi donc, en résumé, trois catégories de faits peuvent déjà être nettement distinguées les unes des autres, au milieu des paralysies générales progressives :

1oLa paralysie générale des aliénés, qui peut débuter par les

  1. Magnus Huss, Die Alkoholkrankheit od. Alcoolismus chronicrus ; Stockholm, 1852. — Angelo Scarenzio, Della paralisi generale progressiva dei non alienati (Ann. univers. di med. dal dortore A. Omodei, 1854). — Ducheck, Paralyse mit Blödsin (Prager Viertel-jahrschrift, 1851).