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petits objets, et d’entendre continuellement le chant des oiseaux.

Indépendamment de ces phénomènes intellectuels, il présentait les phénomènes physiques suivants : il disait avoir les doigts engourdis et éprouvait dans la paume de la main la sensation singulière d’une pièce de monnaie qu’on y aurait introduite sous la peau, qu’il cherchait à enlever et qu’il se plaignait de ne pouvoir retirer. Il accusait une diminution de la vue, bégayait à un degré modéré ; ses lèvres et sa langue tremblaient d’une manière peu prononcée, ainsi que tout son corps, mais surtout les extrémités supérieures ; il sautillait et trébuchait en marchant, et sa démarche était très incertaine. On voyait qu’il n’était pas solide sur ses jambes.

Peu à peu, ces phénomènes physiques, ainsi que la stupeur, diminuèrent d’une manière très notable. Il ne resta bientôt plus que l’affaiblissement de l’intelligence, sans trouble véritable, et le malade, privé pendant plusieurs mois de liqueurs alcooliques, s’est trouvé enfin presque sans aucun symptôme physique et très amélioré au moral ; seulement, il est à craindre que de nouveaux excès ne reproduisent chez lui, comme cela a déjà eu lieu plusieurs fois, des phénomènes analogues ou même de plus en plus graves.