A… (Jean-François), quarante et un ans, garçon de bureau, né dans la Moselle.
Habituellement bien portant et régulier dans son service, peu à peu, et par suite de divers chagrins, il s’adonne à la boisson d’une manière intermittente ; il s’y livre d’une manière assez modérée pour pouvoir continuer son service, avec une certaine régularité, mais d’une manière assez prononcée cependant pour éprouver de temps en temps des étourdissements, des pesanteurs de tête, des vertiges, qui, sans le faire tomber, le portent souvent à s’appuyer sur un objet voisin ; il les considère comme de nature congestive, se fait saigner plusieurs fois, mais ils n’en persistent pas moins au même degré. En même temps qu’il éprouve ces symptômes physiques, il commence à ressentir de temps en temps de l’obtusion dans les idées ; il continue à faire son service, mais il n’a pas toujours les idées nettes ; l’intelligence est lente, un peu obscure ; il comprend avec plus de difficulté et moins vite, et cela surtout dans certains moments et certains jours, car d’autres fois au contraire son intelligence a toute sa lucidité habituelle. Dans certains moments, il éprouve des sortes de demi-absences ; la mémoire s’affaiblit ; quelquefois, sorti pour faire une commission, il ne se rappelle, ni pourquoi il est sorti, ni où il va, et revient sur ses pas, en s’affligeant de cet état, dont il a parfaitement conscience. En même temps, il éprouve une grande tendance aux idées hypocondriaques, se préoccupe beaucoup de sa situation, croit avoir perdu complètement la mémoire, s’imagine qu’il va perdre sa place, devenir infirme et incurable, et au lieu de remédier à la cause probable de ces accidents, se traite comme si le sang lui montait à la tête, et cherche même à noyer son chagrin dans le vin. Les accidents, au lieu de diminuer, augmentent lentement dans l’espace de sept à huit mois environ ; il finit par éprouver du tremblement et de la faiblesse, surtout dans les membres inférieurs et dans la parole ; de temps en temps, des éblouissements et des visions ; la nuit, surtout lorsqu’il était éveillé, il apercevait des multitudes de petits objets scintillants