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les yeux, d’y porter la main, de s’arrêter et de s’appuyer sur un objet voisin ; mais jamais il ne perdait connaissance, et jamais non plus il ne tombait. Une fois seulement il fut obligé de se mettre au lit, par suite de l’intensité et de la fréquente répétition de ces étourdissements.

De temps en temps, il éprouve de la pesanteur de tête ; sa vue paraît affaiblie ; il dit surtout y voir très peu de l’œil droit, et lorsqu’il veut bien y voir, être obligé de fermer cet œil avec la main, afin de ne regarder qu’avec le gauche. La pupille droite est, en effet, immobile et très dilatée, depuis son entrée, dilatation qui ne s’est pas modifiée une seule fois pendant tout son séjour ; la gauche, au contraire, toujours moins dilatée que la droite, l’est inégalement, selon les moments. Le malade dit d’ailleurs voir souvent les objets doubles ; mais cette diplopie paraît intermittente, et ne paraît pas due à un strabisme : car les deux yeux se meuvent dans tous les sens. Il y a donc, chez ce malade, affaiblissement de la vue du côté droit, dilatation plus grande de la pupille de ce côté, et de temps en temps diplopie. L’ouïe paraît un peu dure.

La physionomie est assez vive, sans expression d’hébétude. De temps en temps, on constate quelques mouvements spasmodiques dans les muscles des lèvres ; la parole est très notablement embarrassée ; on a quelquefois de la peine à le comprendre, et la voix présente une intonation lamentable toute particulière ; il parle toujours lentement, en bégayant sur chaque mot et en avalant souvent des syllabes.

Indépendamment de cet embarras de la parole, il présente un affaiblissement général, avec tremblement, dans toutes les portions du système musculaire principalement dans les bras et les jambes. Les bras ne sont pas fortement paralysés, puisque le malade les soulève et les remue assez bien ; mais ils manquent de précision dans les mouvements, et laissent facilement tomber les objets ; ils tremblent toujours, surtout quand le malade est debout et même quand il est assis ; mais ils tremblent d’ailleurs plus ou moins, selon les moments. Le malade serre d’ailleurs assez bien avec les deux mains, et peut même tenir ses bras étendus dans la position horizontale, presque sans trembler.

Il peut encore marcher et même descendre les escaliers ; mais