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son intelligence était beaucoup plus nette, et que sa mémoire, quoique exacte et précise sur la plupart des faits, paraissait, depuis trois ans, légèrement affaiblie. Quelquefois, en effet, il semblait avoir oublié certaines affaires de famille qu’il se rappelait néanmoins plus tard, dans un autre moment. Enfin, malgré son caractère habituellement doux, il devenait de temps en temps irritable et violent, et voulait même battre ses enfants, qu’ordinairement, au contraire, il traitait avec bonté ; mais ce sont là, comme on voit, des nuances difficiles à saisir, que l’on doit signaler pour ne rien omettre, mais qui ne peuvent passer pour une véritable altération de l’intelligence.

De temps en temps, depuis trois à quatre ans, il a présenté de la difficulté a uriner ; cependant, ce n’est que dans les derniers temps qu’il est resté plusieurs jours sans pouvoir vider sa vessie, et qu’on a été obligé de le sonder.

Depuis le commencement de sa maladie, jamais son sommeil n’a été tranquille. Il s’éveillait souvent en sursaut, poussait quelques cris, ou bien se levait et se promenait pendant la nuit ; il restait quelquefois plusieurs heures de suite sans remuer dans son lit, mais sans dormir.

En dehors des phénomènes paralytiques, il n’a présenté aucun autre symptôme maladif, si ce n’est de temps en temps des étourdissements, pendant lesquels il restait immobile et sans pouvoir parler, mais qui étaient sans perte de connaissance, puisqu’il en avait conscience, et il en conservait très bien le souvenir, après qu’ils étaient dissipés.

Il y a trois mois environ, il est tombé dans l’escalier et s’est blessé à la tête ; mais il était sans convulsions, sans écume à la bouche ; en se relevant, il savait très bien qu’il était tombé, et disait qu’il avait été simplement un peu étourdi.

État actuel. Pendant les trois mois de son séjour à l’hôpital, ce malade est resté à peu près dans la même situation que nous allons indiquer par ordre de symptômes.

Il était sujet à des étourdissements assez fréquents, mais qui ne déterminaient jamais de chute. Avant ces étourdissements, il éprouvait une sensation qui lui paraissait partir du creux de l’estomac et remonter subitement vers la tête ; il se sentait alors obligé de fermer