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Ce malade n’a jamais eu de douleurs de reins, jamais de maux de tête, et n’éprouve aucune douleur, si ce n’est dans les bras. Auparavant il ressentait d’assez violentes douleurs dans toute l’étendue des membres inférieurs, mais elles ont disparu. Il a été pendant six mois sans érections. Depuis un mois environ, elles ont reparu, mais faiblement. Il peut à peine remuer les jambes dans son lit ; il est obligé de les soulever à l’aide des bras. Il lui est tout à fait impossible de se tenir debout ; ses jambes ployent sous lui ; les muscles des jambes sont atrophiés. Il peut soulever les bras et les maintenir suspendus pendant quelques instants, sans trembler ; seulement les mains sont pendantes. Il parvient, quoiqu’avec peine, à couper son pain lui-même. En résumé, le malade se trouve amélioré ; sa paralysie, au lieu d’avoir augmenté, semble donc être restée stationnaire ou même avoir un peu diminué, mais elle est encore très prononcée, quoiqu’incomplète. Ce malade est sorti du service de Briquet, dans cet état d’amélioration légère, au bout de quelques mois, et je n’ai pas eu occasion de le revoir depuis cette époque.


VIIeObservation : Paralysie générale probablement d’origine saturnine : invasion de la maladie il y a environ neuf ans ; coliques et vomissements, étourdissements fréquents, affaiblissement musculaire général, embarras de la parole : pas de trouble de l’intelligence.

C…, âgé de cinquante ans, ouvrier dans une fonderie de caractères stéréotypes, est entré à l’hôpital Necker, le 20 septembre 1851, au no 29 de la salle Saint-Ferdinand (service de Bricheteau).

Ce malade, dont le père est mort d’une attaque de paralysie à l’âge de cinquante ans, et qui a quatre frères encore vivants et bien portants, s’est lui-même toujours bien porté, avant l’invasion de sa maladie actuelle. Il a été soldat dans la garde royale, est sorti du service en 1830, s’est marié et a commencé à travailler dans une fonderie en caractères où il est resté pendant plus de quinze ans. Il était toujours en face du four, par conséquent immédiatement en rapport avec le plomb en fusion, par lequel il a été souvent atteint, car il porte sur tout le corps des cicatrices de brûlures produites