Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tômes observés pendant les derniers mois aux lésions de la surface du cerveau ? C’est une question que je pose, et dont je livre l’appréciation aux lecteurs.


VIeObservation : Atrophie musculaire progressive au début, simulant une paralysie progressive sans aliénation ; paralysie presque complète aux extrémités, surtout localisée dans certains muscles, et accompagnée d’atrophie ; pas de trouble de l’intelligence, ni d’embarras de la parole.

B… (Nicolas-Augustin), trente et un ans, jardinier à Limay (Seine-et-Oise), est entré le 27 octobre 1851 à la Charité, au no 13 de la salle Saint-Louis (service de M. Briquet).

Il dit avoir toujours été bien portant, n’avoir jamais éprouvé de maux de tête ni d’attaque d’aucun genre. En un mot, il ne se rappelle pas avoir été malade.

Depuis l’âge de quinze ans, il est jardinier, n’a jamais exercé d’autre profession et n’a jamais travaillé au plomb. En arrosant, il était exposé à plonger souvent les pieds et les mains dans l’eau froide, et il attribue sa maladie à l’eau qui s’écoulait constamment de ses arrosoirs. Au commencement de septembre 1851, il a commencé à éprouver des fourmillements dans les doigts des pieds et des mains, pendant qu’il travaillait ; il a néanmoins continué à travailler encore pendant trois semaines, mais il remarquait qu’il ne serrait plus aussi bien sa bêche, ses arrosoirs, qu’il laissait tomber les objets et qu’il ne marchait plus aussi bien. Enfin, au bout de trois semaines, il a été obligé de cesser son travail, ne pouvant plus se soutenir sur ses jambes, sans le secours d’un bâton. Les bras étaient aussi affaiblis que les jambes, et il affirme que tous ces phénomènes sont survenus en même temps.

Il s’est reposé chez lui pendant près d’un mois avant de venir à l’hôpital. Il se chauffait beaucoup, parce qu’il attribuait sa maladie au froid. Pendant ce mois, qu’il a passé chez lui, il marchait encore un peu, mais avait peine à se soutenir, et lorsqu’il s’était baissé, par exemple, il ne pouvait plus se relever. Cet affaiblissement musculaire général s’est produit graduellement sans autre phénomène