Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

démontrée ; il nous paraît plus exact de considérer la paralysie générale, qui survient assez souvent chez les pellagreux très avancés, comme un des symptômes de cette affection et non comme identique à la paralysie des aliénés.

12oAtrophie musculaire progressive.

Cette maladie, décrite par Duchenne de Boulogne[1], Aran[2], Thouvenet[3] et Cruveilhier[4], est assez bien connue dans ses symptômes et dans sa marche ; mais elle a été encore peu étudiée dans ses rapports avec la paralysie générale. Dans la discussion qui a eu lieu à son sujet à l’Académie de médecine, Parchappe a indiqué très nettement plusieurs signes propres à établir ce diagnostic ; mais quelques réflexions sont nécessaires relativement aux confusions qui ont été faites, ou qui peuvent l’être entre cette affection et la paralysie générale. Aran[5], a eu le soin de signaler la nécessité de ce diagnostic, mais il a ajouté que la paralysie générale, progressive, était une maladie encore trop peu connue pour qu’on pût la comparer avec avantage à l’atrophie progressive. La confusion entre ces deux maladies ne paraît donc pouvoir être admise en théorie ; mais il est loin d’en être toujours de même dans la pratique. Il suffit que l’atrophie progressive, comme la paralysie générale, ait pour conséquence l’affaiblissement graduel du mouvement musculaire dans les diverses parties du corps, pour que l’on soit disposé à l’assimiler à la paralysie générale, surtout alors qu’il est admis que le trouble de l’intelligence n’est nullement nécessaire pour caractériser cette dernière affection. Aussi, avant de chercher des signes différentiels entre l’atrophie progressive et la paralysie générale, pourrait-il paraître nécessaire d’élucider d’abord la question de savoir s’il existe réellement une maladie nouvelle, intermédiaire à la folie paralytique et à l’atrophie musculaire progressive, et qui seule mériterait d’être distinguée par des signes différentiels.

C’est ainsi que Brierre de Boismont semble avoir compris la

  1. Duchenne de Boulogne, Archives générales de médecine, 1849.
  2. Aran, Archives générales de médecine, septembre et octobre 1850.
  3. Thouvenet, Thèses de Paris, 1851.
  4. Cruveilhier, Bulletin de l’Académie de médecine, 1853.
  5. Aran, loc. cit.