Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

folies de l’intelligence, de la sensibilité ou de la volonté ; folies sentimentales, folies intellectuelles et folies instinctives ;

2oSur les idées ou les sentiments prédominants : folies d’orgueil, folies religieuses, folies érotiques, etc. ;

3oSur les actes auxquels se livrent les malades : folies, suicides, homicides, incendiaires, kleptomanies, etc. ;

4oEnfin, sur l’étendue plus ou moins grande du délire et sur son caractère triste ou gai : aliénation générale et aliénation partielle, expansive ou dépressive.

Nous ne pouvons entrer ici dans l’examen détaillé de ces quatre espèces de classifications. Nous nous bornerons à dire, relativement aux trois premières, qu’elles sont essentiellement systématiques ; qu’elles ne reposent que sur un seul caractère ; qu’ainsi, elles réunissent dans un même groupe des faits qui ne présentent entre eux aucun autre point de contact que celui du caractère unique qui sert à les rapprocher. Ce mode de classement peut présenter de l’utilité pour l’étude des lésions isolées des facultés dans la folie, pour la symptomatologie des idées, des sentiments ou des actes prédominants chez les aliénés ; mais c’est un procédé purement séméiologique, qui peut avoir un avantage pour l’examen méthodique des symptômes, mais qui ne pourra jamais servir de base à un classement naturel des maladies.

Quant au quatrième mode de classement (reposant sur l’étendue plus ou moins grande du délire) qui sert de base à la classification aujourd’hui généralement adoptée, il est sans doute moins artificiel et moins imparfait que les modes de classement précédemment cités ; autour du caractère principal viennent en effet se grouper d’autres phénomènes secondaires qui permettent, jusqu’à nouvel ordre, de faire une description utile et pratique des diverses formes de maladies mentales comprises dans cette classification. Nous lui adresserons néanmoins les mêmes reproches généraux : elle rapproche les aliénés par des analogies factices ; elles ne tient pas assez compte de l’ensemble des phénomènes qu’ils présentent, et surtout elle ne comporte pas l’idée d’une marche possible à prévoir à l’avance. Cependant, la valeur relative de cette classification, l’importance qui résulte de ce qu’elle est aujourd’hui généralement admise, nous obligent à ne pas nous borner à la critiquer sous cette forme géné-