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douzy en a rapporté quelques exemples très curieux. Cet auteur manifeste même[1] l’étonnement qu’il a éprouvé en voyant l’hystérie passée sous silence dans le diagnostic de la paralysie générale incomplète. Les paralysies hystériques et surtout épileptiques peuvent donc, dans quelques cas exceptionnels, devenir causes d’erreur dans le diagnostic de la paralysie générale. Mais il nous suffit de signaler la possibilité de cette erreur, pour qu’elle devienne par cela même facile à éviter. Les symptômes et la marche de ces deux affections diffèrent en effet trop profondément de ceux de la folie paralytique, pour que l’examen attentif du malade et de ses antécédents ne suffise pas pour éclairer complètement le diagnostic.

Deux autres états maladifs doivent encore être mentionnés, à des points de vue divers, dans leur rapport possible avec la paralysie des aliénés ; nous voulons parler de la chorée ainsi que du tremblement nerveux et du tremblement des vieillards.

Relativement à la chorée, nous n’avons qu’à rappeler qu’il peut se produire dans cette maladie des paralysies plus ou moins générales et plus ou moins durables.

Quant au tremblement nerveux, il est certain qu’il représente un des symptômes de la paralysie générale, et surtout de certaines formes de paralysie générale, principalement au début. Mais tout en admettant l’existence d’un léger tremblement, surtout des bras, dès les premiers temps de la paralysie générale, nous croyons ce symptôme plus rare qu’on ne le dit ; dans tous les cas, il est ordinairement si peu prononcé qu’il peut bien avoir de l’importance aux yeux de l’observateur attentif, mais qu’il diffère essentiellement du tremblement nerveux et surtout du tremblement des vieillards, qui est en général saillant à la première vue, continu, et qui consiste dans un ébranlement manifeste et constant de toutes les parties du corps et principalement de la tête. Aussi concevons-nous difficilement comment M. Baillarger a pu songer à confondre le tremblement des vieillards, même comme symptôme, et à plus forte raison comme maladie, avec la paralysie générale des aliénés. Nous pensons même que lorsqu’on constate chez un adulte un tremblement

  1. Landouzy, Traité de l’hystérie, p. 103.