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où par conséquent la paralysie peut être générale, soit primitivement, soit après avoir atteint successivement diverses parties du corps. Ce sont les cas qu’Hubert Rodrigues a surtout confondus avec la paralysie générale. Il en cite plusieurs dans lesquels l’autopsie ne laisse aucun doute sur l’existence d’une affection ou d’une compression de la partie supérieure de la moelle. Dans ces cas, peut-il se produire quelquefois, à la fin de la maladie, de l’embarras dans la parole ? C’est ce qu’il me paraît impossible de nier absolument, d’après les faits rapportés dans les annales de la science ainsi que d’après les données de la physiologie actuelle, sans qu’il soit cependant possible de l’affirmer d’une manière positive. Quant aux troubles de l’intelligence, dans les cas où ils se seraient produits, on pourrait les attribuer à la complication accidentelle d’une maladie cérébrale, tout aussi bien qu’à l’extension graduelle de la lésion médullaire au cerveau lui-même. Quoi qu’il en soit de cette question, d’ailleurs secondaire, on comprend facilement que, d’un côté, l’erreur de diagnostic soit possible dans ce cas, pour les médecins placés au point de vue que nous cherchons à combattre ; et, d’un autre côté, que cette erreur soit facile à éviter, en tenant compte des caractères différentiels, tirés de la paralysie elle-même, que nous avons posés. Enfin, dans ces cas mêmes, comme dans toutes les autres maladies de la moelle, l’absence de tout trouble de l’intelligence et d’embarras de la parole pendant longtemps, en admettant même que ces deux signes puissent se produire quelquefois à la fin, sont en général deux excellents caractères distinctifs.

7oParalysies nerveuses.

Depuis que les recherches anatomiques modernes ont fait découvrir dans le système nerveux central les causes de la plupart des paralysies, considérées autrefois comme essentielles, on est peu disposé à reconnaître l’existence de paralysies nerveuses ne se rattachant à aucune lésion appréciable du système nerveux ; néanmoins un certain nombre de ces paralysies sont aujourd’hui admises dans la science, parce qu’une observation multipliée en a démontré la réalité. On peut les diviser en deux classes : les paralysies dépendant d’une maladie nerveuse, telles que l’épilepsie, l’hystérie, la