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intellectuelles. L’embarras de la parole est un fait exceptionnel, et, lorsqu’il existe, il est beaucoup plus prononcé que dans la paralysie générale, et consiste le plus souvent dans une impossibilité presque absolue de parler ; enfin, il y a presque toujours hémiplégie ou du moins prédominance manifeste de la paralysie dans l’un des côtés du corps, ou bien alors même que la paralysie a fini par se généraliser, elle a été précédée par l’hémiplégie.

À ces signes propres aux tumeurs du cerveau, il faut encore ajouter les caractères distinctifs tirés de la paralysie elle-même, que nous avons signalés comme applicables au diagnostic de presque toutes les maladies que nous passons en revue. En effet, la paralysie commence par être partielle et se généralise ensuite ; elle est complète dans les points primitivement atteints, et s’étend ensuite d’une partie du corps à une autre, au lieu d’augmenter lentement et progressivement d’intensité dans toutes les parties du corps à la fois. Enfin, les caractères tirés de la marche différente de ces deux affections méritent encore d’être mentionnés. Les tumeurs du cerveau ont ordinairement une très longue durée et une évolution plus lente que la paralysie générale, maladie cependant très chronique ; elles restent plus uniformément stationnaires (à l’exception des accès épileptiques qui interrompent de temps en temps leur cours) que la paralysie générale, dont nous avons cherché à démontrer la marche très accidentée. La réunion d’un certain nombre de ces caractères, chez un même malade, opposés à l’ensemble des symptômes physiques et moraux, et à la marche spéciale de la folie paralytique, que avons décrits dans la première partie de ce travail, nous semble suffisante pour établir, dans presque tous les cas, un diagnostic différentiel entre ces deux maladies.

5oMéningites.

Pour épuiser la série des maladies encéphaliques, il nous reste encore à dire quelques mots des méningites. Il semblerait qu’il ne peut être question ici des méningites aiguës, puisque leur marche est ordinairement tellement rapide, qu’elle ne ressemble en rien à la marche si lente et si chronique de la paralysie générale. Cependant il n’en est rien ; quelques auteurs, en effet, ont admis la possibilité