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Les signes tirés de la marche sont également importants à noter. Les ramollissements du cerveau ont souvent une invasion rapide, ou même subite ; la paralysie y survient, à la suite d’une ou de plusieurs attaques, avec perte de connaissance plus ou moins complète. Ces attaques sont suivies immédiatement, à peu près comme dans l’hémorragie cérébrale, de tous les symptômes tranchés de la maladie, presque aussi intenses qu’ils le seront plus tard, et ayant un caractère de persistance que n’ont pas les phénomènes d’aggravation qui succèdent aux attaques congestives de la folie paralytique. La marche de la maladie est plus rapide ; elle ne se prolonge pas ordinairement au delà de plusieurs mois, et, dans tous les cas, dure moins longtemps que la paralysie générale. Enfin, fréquemment il survient dans cette affection des symptômes présentant de l’acuité, tels que l’agitation, le délire aigu, la fièvre, qui indiquent une inflammation du cerveau, compliquant le ramollissement chronique, laquelle entraîne ordinairement en peu de jours la mort des malades.

Tels sont les caractères principaux qui appartiennent plus spécialement aux ramollissements du cerveau : opposés au tableau de la marche et des symptômes de la folie paralytique, que nous avons esquissé dans le chapitre précédent, ils peuvent, lorsqu’ils sont réunis en nombre suffisant chez un même malade, contribuer à éclairer un diagnostic qu’on se plaît trop à considérer comme facile, et qui, dans certains cas, présente au contraire, dans la pratique, de sérieuses difficultés.

4oTumeurs du cerveau.

Que pourrions-nous dire, relativement aux lésions locales du cerveau, autres que l’hémorragie ou le ramollissement, telles que les tumeurs de diverses natures, tubercules, cancers, kystes, exostoses, tumeurs syphilitiques, etc., qui ne se trouve déjà implicitement contenu dans ce que nous venons d’exposer précédemment ? Les caractères principaux qui distinguent ces diverses maladies cérébrales de l’affection qui nous occupe ressemblent beaucoup en effet à ceux que nous venons d’énumérer relativement aux apoplexies et aux ramollissements. La confusion est d’ailleurs beaucoup moins