Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blement des vieillards ; affectée d’une faiblesse générale des membres, elle revint à l’hospice, après avoir passé une journée à Paris, dans un état moins satisfaisant, ayant plus de difficulté à parler et à se servir de ses membres. Un mois après, elle fut prise, pendant la nuit, d’un délire violent, avec agitation, cris, vociférations, puis perte de connaissance et paralysie complète du côté droit, et à l’autopsie, on trouva un ramollissement de la moitié gauche de la protubérance annulaire.

Est-il possible de voir dans cette observation autre chose que celle d’une femme, atteinte d’abord de tremblement des vieillards, puis d’un ramollissement de la protubérance qui finit par être suivi de délire et par entraîner la mort ?

Il en est de même du fait rapporté par Requin[1] comme exemple de paralysie générale aiguë.

Il s’agit d’un jeune homme de vingt-six ans qui entra à l’hôpital avec les signes évidents d’une méningo-encéphalite aiguë (ce sont les expressions mêmes de l’auteur, et les symptômes énumérés le prouvent d’ailleurs surabondamment) ; guéri des symptômes aigus, au bout d’un mois, il commença à parler raisonnablement, à se lever et à marcher, mais il présentait une grande lenteur de compréhension, un extrême affaiblissement de la mémoire, quelques douleurs sourdes dans la tête, parole pénible et embarrassée, diminution manifeste de la sensibilité cutanée ; depuis cette époque, augmentation de la céphalalgie, diminution de l’appétit, dévoiement, fièvre, subdelirium, torpeur considérable de la sensibilité, de l’intelligence et de la mémoire, qui vont toujours s’affaiblissant davantage ; l’état empire de jour en jour ; fièvre hectique, ouïe de plus en plus dure, excrétions involontaires des urines et des matières stercorales ; coma pendant cinq jours, mort trois mois après l’invasion de la maladie. À l’autopsie, traces évidentes de méningite déjà un peu ancienne, avec exsudation fibrineuse concrète et ferme ; ventricules contenant un verre et demi de sérosité, avec quelques flocons de pus. Le septum lucidum, la voûte à trois piliers, les couches optiques, les corps striés, en un mot tout le plancher inférieur des ventricules latéraux, présente un ramollissement complet blanc, sans injec-

  1. Requin, Éléments de pathologie, t. II, p. 88.