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corps. Ils sont ainsi arrivés à classer dans cette paralysie incomplète des paralysies complètes, dans cette paralysie générale des paralysies primitivement ou même toujours plus ou moins partielles ; dans cette paralysie dite progressive, des paralysies qui ne progressent en aucune façon ou même décroissent, ou bien qui progressent, c’est-à-dire s’étendent des extrémités vers le centre ou de bas en haut, au lieu de progresser simplement en intensité ; enfin, ils ont admis dans cette paralysie caractérisée aux yeux de tous, dès le début, par l’embarras de la parole, des paralysies qui n’en présentaient aucun, ou que l’on supposait devoir en présenter plus tard.

En résumé, les principes de diagnostic qui découlent naturellement de la connaissance de ces caractères sont les suivants :

1oToute paralysie qui commence par être partielle et qui plus tard seulement se généralise, n’est pas la maladie qui nous occupe ;

2oIl en est de même de toute paralysie qui est complète ou bien presque complète dans le début, ne serait-ce que dans une partie limitée du corps ;

3oIl en est encore de même de toute paralysie qui, débutant par un point quelconque, par les extrémités des bras ou des jambes par exemple, marche de la périphérie vers le centre, et progresse ainsi en étendue, au lieu de progresser en intensité ;

4oEnfin l’embarras spécial de la parole est indispensable pour caractériser la paralysie des aliénés.

Après cet énoncé des caractères spéciaux de la paralysie générale, nous pouvons maintenant passer en revue les diverses maladies susceptibles d’être confondues avec elle. Commençons par les affections du cerveau, et en premier lieu par l’hémorragie cérébrale.

1oHémorragie cérébrale.

Lorsque cette maladie revêt, d’une manière tranchée, ses symptômes habituels, aucun médecin ne peut songer à la comparer à la paralysie générale : invasion subite et brusque par une attaque avec perte de connaissance ; hémiplégie complète ou presque complète ; le plus souvent, absence de trouble durable de l’intelligence